La Perche aux mares – Bocage… et poumon vert
Article de l’Atelier d’Histoire HMPY, février 2019
La situation géographique
Zone naturelle classifiée « bocage » à l’Est de notre commune, La Perche aux Mares, en forme de cuvette (deuxième point le plus bas après l’Artoire), s’étend de l’Archangerie au Pont Tarault jusqu’au Planit et du Chemin de la Rougerie au Chêne à la Femme sur une superficie de 23 ha et appartient à la section D1 du cadastre 1830 (voir ci-dessus), qui correspond à l’ensemble des terres comprises entre la Rigole de Coupe-Gorge à l’Ouest, celle du Pont-Marquant au Nord, et le Grand Lit de Rivière entre l’Étang de la Tour et celui du Perray à l’Est.
Un réel patrimoine hydraulique
Ce patrimoine légué depuis l’époque de Louis XIV, où furent creusés et aménagés les étangs et le Grand Lit de Rivière, a permis d’alimenter les fontaines du Château de Versailles grâce à un système de drainage gravitaire : les « vuidanges » et fossés de déverse recueillent les eaux de ruissellement, notamment de la Forêt Verte (massif de la Forêt de Rambouillet) et alimentent des mares et les rigoles.
Une onomastique cadastrale révélatrice
La (les) Perche(s) aux mares, La Mare aux saules, deux noms qui révèlent pleinement la nature de ces terrains : une dominante argileuse, comme sur l’ensemble de la commune, propre à installer des mares, notamment après extraction de la meulière, fortement développée au XIXe siècle, et un découpage en de nombreuses unités (une perche valant à peu près un demi are, soit environ 50 m2), en l’occurrence pour La Perche aux mares des bandes de terre correspondant au fil d’eau (drainage naturel), de seconde et troisième classe, donc plutôt destinées, notamment depuis un demi-siècle, au pacage, à la fenaison, à la chasse plutôt qu’à des cultures pérennes, même si, depuis 1692, les différents actes définissent les terres de ce champtier – un ensemble de parcelles soumis à une rotation triennale des cultures – comme labourables (elles furent propriété, entre autres des Dames de Saint-Cyr, puis du Duc de Penthièvre).
Exploitation et devenir
Depuis 1830, le site de « La Perche aux Mares » est resté divisé en plusieurs parcelles – quartiers – et n’a pas vu évoluer son exploitation. Au recensement de 1832, aucune maison n’est recensée dans toute la section cadastrale. En près de deux siècles, quelques maisons se sont implantées en limite de la cuvette (à L’Archangerie, sur le CD 61 aménagé en 1979, sur la Rue du Petit Pas, née du passage de la voie ferrée vers 1850). Certaines terres sont même devenues des friches propices aux décharges sauvages. Les fortes intempéries (les dernières, au printemps 2016) provoquent toujours l’inondation de ces terres, tout comme celles du Planit, situées en contrebas du CD 61, dont l’inondabilité était mentionnée dans les actes d’adjudication de la Révolution.
Il convient de rappeler qu’une grande partie du site du Perray, de la Forêt Verte jusqu’au Ru Peissonnier (les Étangs de Saint Hubert) était considérée au Moyen-Âge comme un vaste marécage de piètre valeur agricole. C’est le travail de drainage de l’époque de Louis XIV qui a permis de supprimer les roussoirs – d’où dérive le nom Rotoir – de la Plaine des Bréviaires où l’on cultivait surtout du chanvre. Néanmoins, le bouchage de plusieurs dizaines de mares lors de l’urbanisation de la deuxième moitié du XXe siècle est à l’origine de nombreuses inondations et le PLU de 2014 interdit désormais de combler les mares qui servent à gérer le ruissellement des eaux. En 1984, la Commune est devenue, avec l’appui de la Région et du Département, propriétaire d’une partie des terres aux fins d’un projet d’équipement (sportif, puis scolaire…).
Or, la Perche aux Mares appartient donc à une importante zone humide, située en limite de la ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique) n°110001399 du Massif de Rambouillet Nord-Ouest et doit donc être gérée comme telle en accord avec les instances de décision : État, Parc Naturel
de la Haute-Vallée de Chevreuse, Région Ile-de-France, Département, Communauté d’agglomération et Communes. C’est bien dans ce sens que la Municipalité travaille avec tous ces services.*
* Complément du comité de relecture.
Illustration : Extrait du Cadastre Napoléon du Perray, section D1 (1830) ADY cote 3P 2/178/09
Article de l’Atelier d’Histoire HMPY, février 2019
La situation géographique
Zone naturelle classifiée « bocage » à l’Est de notre commune, La Perche aux Mares, en forme de cuvette (deuxième point le plus bas après l’Artoire), s’étend de l’Archangerie au Pont Tarault jusqu’au Planit et du Chemin de la Rougerie au Chêne à la Femme sur une superficie de 23 ha et appartient à la section D1 du cadastre 1830 (voir ci-dessus), qui correspond à l’ensemble des terres comprises entre la Rigole de Coupe-Gorge à l’Ouest, celle du Pont-Marquant au Nord, et le Grand Lit de Rivière entre l’Étang de la Tour et celui du Perray à l’Est.
Un réel patrimoine hydraulique
Ce patrimoine légué depuis l’époque de Louis XIV, où furent creusés et aménagés les étangs et le Grand Lit de Rivière, a permis d’alimenter les fontaines du Château de Versailles grâce à un système de drainage gravitaire : les « vuidanges » et fossés de déverse recueillent les eaux de ruissellement, notamment de la Forêt Verte (massif de la Forêt de Rambouillet) et alimentent des mares et les rigoles.
Une onomastique cadastrale révélatrice
La (les) Perche(s) aux mares, La Mare aux saules, deux noms qui révèlent pleinement la nature de ces terrains : une dominante argileuse, comme sur l’ensemble de la commune, propre à installer des mares, notamment après extraction de la meulière, fortement développée au XIXe siècle, et un découpage en de nombreuses unités (une perche valant à peu près un demi are, soit environ 50 m2), en l’occurrence pour La Perche aux mares des bandes de terre correspondant au fil d’eau (drainage naturel), de seconde et troisième classe, donc plutôt destinées, notamment depuis un demi-siècle, au pacage, à la fenaison, à la chasse plutôt qu’à des cultures pérennes, même si, depuis 1692, les différents actes définissent les terres de ce champtier – un ensemble de parcelles soumis à une rotation triennale des cultures – comme labourables (elles furent propriété, entre autres des Dames de Saint-Cyr, puis du Duc de Penthièvre).
Exploitation et devenir
Depuis 1830, le site de « La Perche aux Mares » est resté divisé en plusieurs parcelles – quartiers – et n’a pas vu évoluer son exploitation. Au recensement de 1832, aucune maison n’est recensée dans toute la section cadastrale. En près de deux siècles, quelques maisons se sont implantées en limite de la cuvette (à L’Archangerie, sur le CD 61 aménagé en 1979, sur la Rue du Petit Pas, née du passage de la voie ferrée vers 1850). Certaines terres sont même devenues des friches propices aux décharges sauvages. Les fortes intempéries (les dernières, au printemps 2016) provoquent toujours l’inondation de ces terres, tout comme celles du Planit, situées en contrebas du CD 61, dont l’inondabilité était mentionnée dans les actes d’adjudication de la Révolution.
Il convient de rappeler qu’une grande partie du site du Perray, de la Forêt Verte jusqu’au Ru Peissonnier (les Étangs de Saint Hubert) était considérée au Moyen-Âge comme un vaste marécage de piètre valeur agricole. C’est le travail de drainage de l’époque de Louis XIV qui a permis de supprimer les roussoirs – d’où dérive le nom Rotoir – de la Plaine des Bréviaires où l’on cultivait surtout du chanvre. Néanmoins, le bouchage de plusieurs dizaines de mares lors de l’urbanisation de la deuxième moitié du XXe siècle est à l’origine de nombreuses inondations et le PLU de 2014 interdit désormais de combler les mares qui servent à gérer le ruissellement des eaux. En 1984, la Commune est devenue, avec l’appui de la Région et du Département, propriétaire d’une partie des terres aux fins d’un projet d’équipement (sportif, puis scolaire…).
Or, la Perche aux Mares appartient donc à une importante zone humide, située en limite de la ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique) n°110001399 du Massif de Rambouillet Nord-Ouest et doit donc être gérée comme telle en accord avec les instances de décision : État, Parc Naturel
de la Haute-Vallée de Chevreuse, Région Ile-de-France, Département, Communauté d’agglomération et Communes. C’est bien dans ce sens que la Municipalité travaille avec tous ces services.*
* Complément du comité de relecture.
Illustration : Extrait du Cadastre Napoléon du Perray, section D1 (1830) ADY cote 3P 2/178/09