Monsieur Alphonse Marest, une vie au service du Perray-en-Yvelines
Le 13 décembre Monsieur le Docteur Alphonse Marest s’est tranquillement éteint chez lui dans sa quatre-vingt-dix-neuvième année. Le 21 décembre, à quelques jours de Noël, dans l’Église Saint-Eloi comble, les Perrotins rendaient un vibrant hommage à leur médecin, à leur maire honoraire et au président d’honneur de plusieurs associations.
Alphonse Marest est né à Cherbourg le 4 mai 1920. Son père était sergent-major et sa mère ouvrière à l’Arsenal d’Equeurdreville. Le père muté en 1922 à l’état-major de Seine-et-Oise, caserne des Grandes Écuries à Versailles, la famille s’y fixe, fait construire la villa Les Buissonnets au 38 rue de Rueil, et, en 1925, inscrit le fils au prestigieux Collège eudiste Saint-Jean de Béthune jusqu’en terminale. Après l’année du bac au Lycée Hoche, son bac Philo en poche, l’étudiant choisit la faculté de Médecine à Paris.
C’est sous la houlette du Dr Petit, pneumo-phtisiologue de renom et maire de Rambouillet, qu’il soutient sa thèse en 1945 et s’installe en 1946 au Perray pour remplacer le Dr Israël Garfunkel, victime de la Shoah et dès lors, il soignera et accompagnera avec dévouement jusqu’à quatre générations de Perrotins. Il exercera pendant quarante ans, successivement dans une des villas de l’actuel Parc Municipal, puis dans la maison Brousseau (bâtiment administratif de l’ALSH) et enfin aux Buissonnets, la maison de l’ancien maire Alfred Tondeur, ainsi nommée en souvenir de la maison familiale de Versailles, et il sillonnera jusqu’à des heures tardives les routes du Perray et des environs.
Sa vocation médicale le conduit aussi bien à servir les Sapeurs-Pompiers qu’auprès des enfants et adolescents en difficulté, que ce soit avec la Vie Au Grand Air (Auffargis) ou pour la Sauvegarde (Centre Hourvari au Perray).
Il s’installe au Perray avec son épouse, Madame Odette Marest, toujours présente à ses côtés et qui lui donnera trois enfants, Jean-Luc, Marie-Françoise et Philippe, eux-mêmes parents de ses dix petits-enfants, suivis actuellement de ses dix arrière-petits-enfants, pour la joie d’un grand-père très attaché à la famille.
Au sacerdoce du médecin et au plaisir du paterfamilias, s’ajoutent bientôt et naturellement le double engagement de la vie municipale et associative.
Monsieur Marest croit beaucoup aux vertus du sport, comme épanouissement du corps et de l’esprit et comme facteur d’agrégat social. Il préside aux destinées de l’Entente Sportive du Perray pendant une dizaine d’années (1954-1964) et contribue avec Marcel Lassauge à la naissance en 1964 de la section Judo, deuxième activité de l’ESP, après le football. Il encourage par la suite la naissance d’autres sections et notamment celle du Tennis, créée par son confrère, Gérard Molko en 1976 et ne manque jamais l’occasion d’aller encourager ses sportifs ou de remettre un trophée.
L’engagement municipal commence en 1947 et se prolonge sans s’interrompre jusqu’en 1989. Lors des six élections de 1947 à 1977, où le panachage était encore autorisé, Monsieur Marest est toujours arrivé premier ou deuxième au nombre de voix obtenu. Une belle reconnaissance de ses concitoyens pour son engagement magnifiquement récompensé le 15 septembre 1989 par l’arrêté préfectoral, sur proposition du Conseil Municipal, lui décernant le titre de Maire Honoraire du Perray-en-Yvelines.
Simple conseiller municipal de 1947 à 1971, il devient alors Maire et entame un mandat capital, avec la 4e date marquante de l’Histoire du Perray, 1976 : réalisation de la déviation, ouvertures des écoles des Platanes et du Pont-Marquant, ouverture du Collège des Essarts-le-Roi et du gymnase du SIVOM, construction deslotissements du Pont-Tarault et de la Barantonnerie, extension de la mairie, mise en place du Plan d’Occupation des Sols, entre autres…
Maire de 1971 à 1978, puis, dans l’impossibilité d’assumer mandat de Maire et profession de Médecin sans privilégier l’un de ces engagements au détriment de l’autre, conseiller délégué de 1978 à 1983 et premier adjoint de 1983 à 1985, et, après sa retraite médicale, retour au mandat de maire de 1985 à 1989, Monsieur Alphonse Marest dessine peu à peu le nouveau visage du Perray.
Il transforme et modernise la vie municipale dès 1971-1972, en permettant à la première femme, Mme Micheline Renard, de devenir conseillère municipale, en mettant en place les commissions municipales et le registre de suggestions des citoyens, en publiant un bulletin d’information et en donnant la priorité à l’union municipale sur les dissensions électorales.
Il donne la priorité à l’enfance et à la jeunesse, en développant les services scolaires et périscolaires : naissance de nouveaux groupes scolaires mixtes, gratuité des fournitures, mise en place d’un service de cantine, et création en 1988 du Centre de Loisirs sans Hébergement.
L’aménagement du territoire, la voirie et l’assainissement ne sont pas en reste : création de zones pavillonnaires qui viennent compenser la déviation de la RN 10, aux deux précitées, s’ajoutent le Clos de Parfond (1974) Coeur Perray (1975) et les Marguilliers (1988), création de trottoirs sur l’axe Rue verte-Chemin vert (1974) et mise en place d’une Station d’Épuration (1973).
Le médecin ne néglige pas non plus l’aide sociale : création du service d’Aide-ménagère (1975), du Centre Communale d’Action Sociale (1986), de la Résidence des Personnes âgées (1988), du SSIAD l’ADMR (1992).
Monsieur Marest met aussi en place les premiers jalons de la coopération territoriale : création du SIVOM (1973), soutien au PNR (1986), premier contrat départemental (1987).
Une dernière mention pour le développement essentiel selon lui de la vie associative : création du Comité des Fêtes (1971), de l’association Présence pour le troisième âge (1971), conjointement avec son épouse de L’Élan Sport pour tous (1975), de l’Association des Jeunes du Perray (1976).
Soucieux de la mesure et de la nécessité de transmettre, il renonce à la vie municipale en 1989 et aux fonctions associatives avec l’arrivée du nouveau siècle. Une retraite qui demeure cependant très active avec l’écriture (1993, le magistral Perray et Perrotins ; 1997, La Résurrection de la chair des origines à l’aboutissement ; 1999, 1789-1889, un siècle d’enseignement primaire ; 2001, Les Combattants du Perray ; 2009, Les Soldats du feu ; 2017, Napoléon III, l’empereur maniaco-dépressif), la mise en place d’Histoire et Mémoire du Perray-en-Yvelines (2007), qui depuis onze ans a publié plus de cent articles dans Le Perray Infos et le Bulletin Municipal et une dizaine d’ouvrages disponibles à Le Perray Patrimoine et Culture (dont L’Église Saint-Eloi en 2011 et Un centenaire pour la paix en 2018), sans oublier sa vocation médicale qui le mène encore à visiter ses anciens patients et à tenir une permanence mensuelle pour les chômeurs à l’Hôpital de Rambouillet.
Le sage patriarche dispense désormais avec empathie, humour et l’éternel sourire bienveillant du chrétien, sa foi inébranlable en l’homme et cisèle avec style et érudition ses discours et courriers.
Les Honneurs sont nombreux et amplement mérités : Chevalier de l’Ordre national du Mérite, Chevalier des Palmes Académiques, Chevalier de la Légion d’Honneur, entre autres.
Monsieur Marest, vous avez donné aux Perrotins leur gentilé – nom donné aux habitants – et la devise du blason, e via orta, et nous sommes tous aujourd’hui, un peu orphelins, mais, comme Louis Aragon, nous dirons que cette vie fut belle !
Cher Monsieur Marest, reposez en paix.
Le 13 décembre Monsieur le Docteur Alphonse Marest s’est tranquillement éteint chez lui dans sa quatre-vingt-dix-neuvième année. Le 21 décembre, à quelques jours de Noël, dans l’Église Saint-Eloi comble, les Perrotins rendaient un vibrant hommage à leur médecin, à leur maire honoraire et au président d’honneur de plusieurs associations.
Alphonse Marest est né à Cherbourg le 4 mai 1920. Son père était sergent-major et sa mère ouvrière à l’Arsenal d’Equeurdreville. Le père muté en 1922 à l’état-major de Seine-et-Oise, caserne des Grandes Écuries à Versailles, la famille s’y fixe, fait construire la villa Les Buissonnets au 38 rue de Rueil, et, en 1925, inscrit le fils au prestigieux Collège eudiste Saint-Jean de Béthune jusqu’en terminale. Après l’année du bac au Lycée Hoche, son bac Philo en poche, l’étudiant choisit la faculté de Médecine à Paris.
C’est sous la houlette du Dr Petit, pneumo-phtisiologue de renom et maire de Rambouillet, qu’il soutient sa thèse en 1945 et s’installe en 1946 au Perray pour remplacer le Dr Israël Garfunkel, victime de la Shoah et dès lors, il soignera et accompagnera avec dévouement jusqu’à quatre générations de Perrotins. Il exercera pendant quarante ans, successivement dans une des villas de l’actuel Parc Municipal, puis dans la maison Brousseau (bâtiment administratif de l’ALSH) et enfin aux Buissonnets, la maison de l’ancien maire Alfred Tondeur, ainsi nommée en souvenir de la maison familiale de Versailles, et il sillonnera jusqu’à des heures tardives les routes du Perray et des environs.
Sa vocation médicale le conduit aussi bien à servir les Sapeurs-Pompiers qu’auprès des enfants et adolescents en difficulté, que ce soit avec la Vie Au Grand Air (Auffargis) ou pour la Sauvegarde (Centre Hourvari au Perray).
Il s’installe au Perray avec son épouse, Madame Odette Marest, toujours présente à ses côtés et qui lui donnera trois enfants, Jean-Luc, Marie-Françoise et Philippe, eux-mêmes parents de ses dix petits-enfants, suivis actuellement de ses dix arrière-petits-enfants, pour la joie d’un grand-père très attaché à la famille.
Au sacerdoce du médecin et au plaisir du paterfamilias, s’ajoutent bientôt et naturellement le double engagement de la vie municipale et associative.
Monsieur Marest croit beaucoup aux vertus du sport, comme épanouissement du corps et de l’esprit et comme facteur d’agrégat social. Il préside aux destinées de l’Entente Sportive du Perray pendant une dizaine d’années (1954-1964) et contribue avec Marcel Lassauge à la naissance en 1964 de la section Judo, deuxième activité de l’ESP, après le football. Il encourage par la suite la naissance d’autres sections et notamment celle du Tennis, créée par son confrère, Gérard Molko en 1976 et ne manque jamais l’occasion d’aller encourager ses sportifs ou de remettre un trophée.
L’engagement municipal commence en 1947 et se prolonge sans s’interrompre jusqu’en 1989. Lors des six élections de 1947 à 1977, où le panachage était encore autorisé, Monsieur Marest est toujours arrivé premier ou deuxième au nombre de voix obtenu. Une belle reconnaissance de ses concitoyens pour son engagement magnifiquement récompensé le 15 septembre 1989 par l’arrêté préfectoral, sur proposition du Conseil Municipal, lui décernant le titre de Maire Honoraire du Perray-en-Yvelines.
Simple conseiller municipal de 1947 à 1971, il devient alors Maire et entame un mandat capital, avec la 4e date marquante de l’Histoire du Perray, 1976 : réalisation de la déviation, ouvertures des écoles des Platanes et du Pont-Marquant, ouverture du Collège des Essarts-le-Roi et du gymnase du SIVOM, construction deslotissements du Pont-Tarault et de la Barantonnerie, extension de la mairie, mise en place du Plan d’Occupation des Sols, entre autres…
Maire de 1971 à 1978, puis, dans l’impossibilité d’assumer mandat de Maire et profession de Médecin sans privilégier l’un de ces engagements au détriment de l’autre, conseiller délégué de 1978 à 1983 et premier adjoint de 1983 à 1985, et, après sa retraite médicale, retour au mandat de maire de 1985 à 1989, Monsieur Alphonse Marest dessine peu à peu le nouveau visage du Perray.
Il transforme et modernise la vie municipale dès 1971-1972, en permettant à la première femme, Mme Micheline Renard, de devenir conseillère municipale, en mettant en place les commissions municipales et le registre de suggestions des citoyens, en publiant un bulletin d’information et en donnant la priorité à l’union municipale sur les dissensions électorales.
Il donne la priorité à l’enfance et à la jeunesse, en développant les services scolaires et périscolaires : naissance de nouveaux groupes scolaires mixtes, gratuité des fournitures, mise en place d’un service de cantine, et création en 1988 du Centre de Loisirs sans Hébergement.
L’aménagement du territoire, la voirie et l’assainissement ne sont pas en reste : création de zones pavillonnaires qui viennent compenser la déviation de la RN 10, aux deux précitées, s’ajoutent le Clos de Parfond (1974) Coeur Perray (1975) et les Marguilliers (1988), création de trottoirs sur l’axe Rue verte-Chemin vert (1974) et mise en place d’une Station d’Épuration (1973).
Le médecin ne néglige pas non plus l’aide sociale : création du service d’Aide-ménagère (1975), du Centre Communale d’Action Sociale (1986), de la Résidence des Personnes âgées (1988), du SSIAD l’ADMR (1992).
Monsieur Marest met aussi en place les premiers jalons de la coopération territoriale : création du SIVOM (1973), soutien au PNR (1986), premier contrat départemental (1987).
Une dernière mention pour le développement essentiel selon lui de la vie associative : création du Comité des Fêtes (1971), de l’association Présence pour le troisième âge (1971), conjointement avec son épouse de L’Élan Sport pour tous (1975), de l’Association des Jeunes du Perray (1976).
Soucieux de la mesure et de la nécessité de transmettre, il renonce à la vie municipale en 1989 et aux fonctions associatives avec l’arrivée du nouveau siècle. Une retraite qui demeure cependant très active avec l’écriture (1993, le magistral Perray et Perrotins ; 1997, La Résurrection de la chair des origines à l’aboutissement ; 1999, 1789-1889, un siècle d’enseignement primaire ; 2001, Les Combattants du Perray ; 2009, Les Soldats du feu ; 2017, Napoléon III, l’empereur maniaco-dépressif), la mise en place d’Histoire et Mémoire du Perray-en-Yvelines (2007), qui depuis onze ans a publié plus de cent articles dans Le Perray Infos et le Bulletin Municipal et une dizaine d’ouvrages disponibles à Le Perray Patrimoine et Culture (dont L’Église Saint-Eloi en 2011 et Un centenaire pour la paix en 2018), sans oublier sa vocation médicale qui le mène encore à visiter ses anciens patients et à tenir une permanence mensuelle pour les chômeurs à l’Hôpital de Rambouillet.
Le sage patriarche dispense désormais avec empathie, humour et l’éternel sourire bienveillant du chrétien, sa foi inébranlable en l’homme et cisèle avec style et érudition ses discours et courriers.
Les Honneurs sont nombreux et amplement mérités : Chevalier de l’Ordre national du Mérite, Chevalier des Palmes Académiques, Chevalier de la Légion d’Honneur, entre autres.
Monsieur Marest, vous avez donné aux Perrotins leur gentilé – nom donné aux habitants – et la devise du blason, e via orta, et nous sommes tous aujourd’hui, un peu orphelins, mais, comme Louis Aragon, nous dirons que cette vie fut belle !
Cher Monsieur Marest, reposez en paix.